L’agriculture tchadienne demeure archaïque.

Article : L’agriculture tchadienne demeure archaïque.
Crédit: Iwaria
6 octobre 2022

L’agriculture tchadienne demeure archaïque.

L’ agriculture est la plus importante source de revenus au Tchad. Elle représente près d’un quart du produit intérieur brut (PIB) et emploie environ 80 % de la population active. Elle apporte ainsi une contribution essentielle au développement économique du pays. Son potentiel n’est toutefois pas pleinement exploité. Seule 6 % de la superficie cultivable est utilisée.

Avec une superficie de 1284000 km² faisant de lui le cinquième plus grand pays d’Afrique et une population en majorité jeune, le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde (12ème place des nations les moins riches de la planète) malgré son très grand potentiel agricole qui est sa plus importante source de revenus. Il est caractérisé par un climat de type continental chaud avec une pluviométrie marquée par une très forte variabilité annuelle et un risque important de sécheresse.

L’agriculture, un secteur contributeur à l’économie du pays

L’émergence du secteur pétrolier a considérablement modifié le contexte économique en offrant au pays de nouvelles opportunités de diversifier les leviers de son développement. Néanmoins, l’agriculture et l’élevage demeurent la base du développement économique du Tchad, le pétrole étant une source tarissable.

La première contribution de l’agriculture tchadienne dans l’économie est sa large part dans la formation du produit intérieur brut (PIB) estimé à 23%, dont 20% proviennent de la production vivrière et 3% des cultures de rente. C’est aussi un pourvoyeur d’emplois qui occupe les 2/3 de la population active.

La seconde contribution fondamentale est la production d’aliments qui constituent une réponse immédiate aux questions de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté.

La troisième contribution de l’agriculture à la croissance générale concerne la fourniture des matières premières aux industries agroalimentaires du pays.

Force est de constater que malgré l’approvisionnement des milliers de tracteurs et d’autres machines de travail, le déploiement et le renforcement de capacités des agents agricoles, l’octroi des crédits agricoles, l’organisation des groupements en unions, associations et coopératives agricoles, la multiplication des projets de développement et ONG…, l’agriculture tchadienne demeure incapable de satisfaire les besoins surtout alimentaires de la population et de contribuer essentiellement au développement du pays.

Technique culturale motorisée à Bongor dans la région Mayo-Kebbi Est. Agriculture
Technique culturale motorisée à Bongor dans la région du Mayo-Kebbi Est. Crédit photo: Mahamat Alhadj.

Les difficultés qui empêchent l’émergence de ce secteur

En effet, les aléas climatiques impossibles à maitriser, la dégradation des terres, les inondations, l’accès très limité aux intrants agricoles(tels que les semences), la pénurie des eaux, la gestion inadéquate de l’eau, les organismes nuisibles aux végétaux, les conflits agro-pastoraux, le manque d’industrialisation et des infrastructures routières, les difficultés du commerce interne, sans oublier le grand refus des jeunes à retourner à la terre soi-disant une pratique qui n’est plus à la mode, font en sorte que le secteur agricole tchadien reste toujours désuet.

Les solutions

En dépit de toutes les difficultés, il n’est ni tard ni impossible de booster l’agriculture tchadienne. Cependant, pour parvenir à une agriculture plus productive et rentable, il faut tout d’abord industrialiser le secteur agricole par la mise en œuvre de nouveaux matériaux et techniques de travail (tracteurs, engrais chimiques, forages, semences de haute qualité, barrages, irrigations, insecticides, pesticides…), par la formation et la sensibilisation des agriculteurs, l’augmentation des crédits agricoles, la lutte contre les variations climatiques et les organismes nuisibles aux végétaux…

Dans ce contexte, il n’est pas honteux de s’inspirer d’autres pays du monde, comme la Chine qui est l’un des pays producteurs du riz sur le plan mondial.

Rizières en terrasse, Chine. Agriculture
Rizières en terrasse, Chine. Crédit photo: Pixabay.

Aussi, les autorités tchadiennes sont appelées à investir davantage dans ce domaine, considéré comme principal moteur du développement du pays, ceci afin de faciliter le commerce interne et de valoriser la vente des produits locaux « made in Chad ».

Il faut également parvenir à un accord d’entente entre agriculteurs et éleveurs avec la délimitation des couloirs de transhumance, la mise en place d’un comité de règlement des conflits et si possible la pratique des deux activités par la même personne.

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